« J’ai été embauché en mai 1986, par M. Claude Leloutre, le fondateur de Leloutre Industrie. Avant, j’avais travaillé 4 ans chez un de ses soustraitants, “Précis Nice”. »
Et de se souvenir : « À l’époque, il fallait savoir tout faire, sur toutes les machines : cisailles, poinçonneuses, plieuses, soudure par points. On fabriquait les pièces pour le médical, l’électronique, l’aviation… Tout à la main et de A à Z ! »
« J’ai ensuite commencé à travailler sur une poinçonneuse numérique. Une “Pierce All”. Il fallait créer le programme ISO, rentrer les lignes de codes pour lui indiquer toutes les étapes à suivre. »
« En 1989, nous avons reçu un centre d’usinage Trumpf 240 et deux ans après, un deuxième Trumpf 240 Laser qui combinait poinçonnage et laser. Le premier du département ! Avec une “vraie commande numérique conversationnelle ” : les programmes de découpe étaient réalisés par le logiciel de la machine. Ça nous a fait gagner en productivité. »
« J’aimais beaucoup travailler sur cette machine. Tout commence avec le poinçonnage. C’est la première opération de découpe des pièces à fabriquer. Petit à petit, pour gagner encore en productivité, on s’est tous spécialisés sur une machine. Je n’ai pas hésité. En 2008, nous avons reçu une poinçonneuse de nouvelle génération équipée d’une tête tournante, sur laquelle je travaille toujours. Une Trumpf 3000R. Elle est capable de réaliser des opérations de taraudages, pliages, nervurage et bordage. C’est un plaisir de travailler sur de belles machines comme ça. Ça peut faire sourire, mais le jour où je vais partir, elle va me manquer ».
Robert Delfino a également la responsabilité de la maintenance de « sa » machine. « Le constructeur assure une révision annuelle. Mais pour tout le reste, c’est moi qui m’en occupe ».
Quand la machine est arrivée, Robert Delfino a suivi une formation d’une semaine dispensée par le constructeur. Puis il a bénéficié de l’accompagnement de Trumpf plusieurs jours sur site.
« Ce que je regrette, c’est qu’il n’existe pas de formation dédiée au poinçonnage dans les lycées professionnels. Les jeunes ne savent pas comment ça fonctionne et ne sont pas formés à ces technologies qui sont pourtant une étape essentielle de notre activité industrielle ! ».
Alors, pour assurer la transmission de ce savoir-faire unique , Robert Delfino a formé un jeune technicien : Mickaël Vette rentré en 2017. Franck Guiliano l’a également formé à la découpe laser. Mickaël est ainsi polyvalent. « Je suis confiant : la relève est assurée ! ».
Franck Guiliano
Franck Guiliano est arrivé juste après Robert Delfino.
« J’ai passé un CAP d’électromécanique et après l’armée, j’ai été embauché comme apprenti chez un électricien. Robert est un ami d’enfance. Un jour il m’appelle pour me dire que Leloutre Industrie recherchait un ouvrier supplémentaire. J’ai fait un mois d’essai et j’ai été embauché. Je n’y connaissais rien. J’ai appris toutes les bases : la découpe sur cisaille, le traçage des pièces au “trusquin”, le pliage. Il n’y a que la soudure que je ne faisais pas. Alors j’ai demandé à apprendre. C’est important de savoir tout faire. J’ai été formé à la soudure “TIG”, pour “Tungstène Inerte Gaz”. Et je me suis spécialisé à ce poste. L’acier, l’inox, l’alu, mais aussi le ponçage et les finitions . En 1991, j’ai travaillé en binôme avec Denis Leloutre pour mettre en oeuvre la Trumpf 240 combinée laser-poinçonnage. C’était les débuts de l’utilisation de cette technologie. La machine faisait 750 watts, aujourd’hui elle en fait 3000 ! J’ai trouvé les possibilités offertes passionnantes. Alors je me suis spécialisé dessus. »
Quelles sont les principales évolutions entre cette première machine et la Trumpf L2530 sur laquelle il travaille aujourd’hui ?
« La vitesse, la puissance et la précision ! On peut découper des métaux entre 0,2 et 20mm d’épaisseur. On travaille l’aluminium, l’acier, l’inox, le titane. Cette exigence de précision implique de grandes responsabilités. Je dois m’assurer que la pièce que nous allons fabriquer respecte à 100% le cahier des charges. Il faut aussi optimiser l’utilisation de la matière dans la géométrie de la tôle, en fonction de la forme à découper. Concernant l’entretien “régulier” de la machine, c’est moi qui m’en occupe. Un technicien passe une fois par an pour une révision générale. J’assure également la maintenance des autres machines de l’atelier et renouvelle périodiquement mon habilitation électrique. »
Les perspectives pour demain ?
« La technologie laser fibre, avec une augmentation de la puissance et des performances machines. Nous pourrons y avoir accès dans le cadre du “plan de relance” et de “l’Aide à l’investissement de transformation vers l’industrie du futur” . Nous préparons l’accueil de cette technologie en 2022. Nous pourrons travailler sur des matériaux que nous ne pouvions pas traiter avec le laser CO2, comme le cuivre et le laiton ».
Chez Leloutre Industrie, nous considérons que les ressources humaines sont au coeur de nos performances. Nous sommes heureux de voir l’attachement de nos collaborateurs à transmettre leurs compétences à la jeune génération. Nous sommes fiers de leur engagement à partager nos valeurs de précision, de qualité et de service. Un grand merci à Robert Delfino et Franck Guiliano pour leur fidélité.
Nous vous donnons rendez-vous au mois de septembre pour notre prochaine newsletter, dans laquelle nous poursuivrons cette série de portraits qui font la richesse de notre entreprise.
Nous sommes à la recherche de profils type Niveau Bac Pro en productique, Bac +2 en Productique et/ou Génie Mécanique, BTS Industrialisation des produits mécaniques, CQPM Opérateur Régleur sur Machine-Outil à CN de production par enlèvement de matière (MQ8811740009), CQPM Technicien d’usinage en système automatisé.